Dans un contexte politique particulier de ces derniers temps, résultant d’une flambée des prix de l’énergie, la sobriété énergétique est sur toutes les lèvres.
Augmentation des coûts, risque de pénurie ou peur du black-out, de nombreux gouvernements appellent effectivement leurs citoyens à réaliser des économies d’énergie en vue du prochain hiver notamment.
La problématique énergétique est dans tous les esprits, traiter l’énergie comme une ressource inépuisable est un luxe que nous n’avons plus.
L’impact environnemental du numérique s’accroît d’année en année. En 2021, le numérique représentait à lui seul entre 6 et 10 % de la consommation mondiale d’électricité!


Les impacts du numérique
Aujourd’hui, le secteur numérique représente 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (soit l’équivalent de celles de l’Inde). Et la consommation énergétique du numérique augmente de 9 % chaque année !
Les technologies dématérialisées n’ont, en fait, rien d’intangible. A commencer par l’équipement (ordinateurs, tablettes, smartphones, etc.) représentant en quelque sorte la partie visible.
Mais pour échanger un email par exemple, il faut également des infrastructures réseaux (câbles terrestres et sous-marins, antennes de réseaux mobiles, fibres optiques, etc.) et il faut compter avec les data centers (centres de données) dans lesquels sont abrités des milliers de serveurs où sont stockées et traitées nos données.
En Suisse, les data centers consommaient, en 2015, à eux seuls près de 3 % de la consommation totale d’électricité. Cette consommation se situerait aujourd’hui autour des 7 % à 8 %, soit autant que la consommation électrique du Canton de Vaud.
Notre rythme actuel de consommation numérique n’est pas soutenable dans le temps. On observe une augmentation de 40% par an du volume de données stockées dans les data centers. Sans le savoir, nous générons environ 150 Go de data par jour.
Ivan Mariblanca Flinch
Pollution digitale
L’impact énergétique mondial du numérique est dû, pour plus de la moitié (55 %) au trafic de données, lui-même composé à 80 % de flux vidéo, les 20 % restants provenant des sites Internet, des mails, de la messagerie instantanée, du stockage de photos, mais aussi du peer-to-peer et des jeux vidéo.
Il faut savoir que pour visionner un film de 10 minutes sur son smartphone, on multiplie par 1000 l’énergie consommée en utilisation normale.
Pour contrer l’impact de la pollution digitale, une nouvelle approche voit le jour: la sobriété numérique. Ce concept vise à trouver des solutions pour que les utilisateurs puissent adapter leurs comportements numériques. Il s’agit d’être aussi efficace qu’avant, en utilisant moins de ressources, et en répondant aux besoins basiques.


Sobriété numérique
La « Sobriété numérique » est une expression inventée en 2008 par l’association GreenIT qualifiant une démarche volontariste de réduction de la consommation numérique, par le choix d’équipements moins puissants et plus durables, mais aussi, et surtout la révision des réflexes d’usage superflus.
Cette réflexion de notre consommation énergétique contribuant à contenir l’empreinte environnementale du numérique.
Et nous invite à évaluer nos comportements d’achat et de consommation d’objets et de services numériques, et de les adapter en conséquence.
Il est tout à fait possible de s’engager dans le cercle vertueux de la sobriété numérique sans renoncer à vos smartphones, tablettes et autres outils informatiques ; ces quelques conseils vous permettront d’agir sur vos habitudes énergivores et de réduire considérablement votre impact environnemental.
Gestes simples
Low web: limiter les vidéos
Les données vidéos représentent plus de 60% du trafic d’internet. préférez les télécharger, plutôt que de les streamer.
Low tech: privilégier le wi-fi au 4/5G
La 5G permet de transférer plus de données en dix fois moins de temps, mais consomme 23 fois plus d’énergie que le wi-fi.
Alléger sa boîte mail
Supprimer les messages inutiles, désabonnez-vous des newsletters superflues, pour les pièces jointes, utilisez un service de stockage temporaire. (p.ex. Swisstransfer)
Privilégier la sauvegarde locale
Stocker des documents dans le Cloud, c’est les stocker dans des serveurs qui tournent 24h/24 et 7j/7. Il ne s’agit pas de ne pas du tout avoir recours au Cloud, mais de l’utiliser à bon escient.
Faites durer vos appareils
L’obsolescence des appareils numériques n'est pas une fatalité. Seules 40 % des pannes électroniques donnent lieu à une réparation, et 60 % d’entre elles sont réparables.
Achetez reconditionné
Le réemploi est l’une des clés de cette fameuse sobriété numérique. L’économie est conséquente : 60 à 80% moins chère que le prix neuf !
Recyclez au lieu de jeter
Vos équipements oubliés sont peut-être inutilisables/ irréparables. Dans ce cas, plutôt que de les jeter à la poubelle, il est préférable de les faire recycler.
Ne laissez pas vos appareils en veille
Même en veille, une box Internet et le boîtier TV consomment autant qu’un réfrigérateur. Précisément, entre 150 et 300 kWh par an, soit 6 fois ce que consomme un téléviseur.
Viser la sobriété numérique, c’est prioriser les usages, c’est se libérer du superflu et c’est retrouver du temps et de l’espace pour se concentrer sur l’essentiel.
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crise énergétique?
Rassurez-vous ce ne sont pas les internautes les acteurs de la possible crise énergétique, en fait, en théorie tout le monde (pas seulement le peuple) devrait faire un effort à plein de niveaux afin de considérablement diminuer la consommation d’énergie quotidienne, sans pour autant perdre en qualité de vie.
Grâce à des mesures simples comme celles proposées par le conseil fédéral ( pour en savoir plus : Suisseenergie)
Gardez en tête que , du moins pour le moment, ce ne sont que des conseils utiles à prendre en considération individuellement, et sans aucune obligation.
Viser la sobriété numérique, c’est prioriser les usages, c’est se libérer du superflu et c’est retrouver du temps et de l’espace pour se concentrer sur l’essentiel.
Et après...
Même si nous ne devions pas subir de pénurie, la situation resterait préoccupante, notamment en raison de l’augmentation de la population, de l’électrification de la société et de la sortie, décidée par la Confédération, des énergies fossiles et du nucléaire.
Tout cela implique d’adapter nos habitudes de consommation. Tout en misant sur une production propre pour gagner en autonomie. Toutefois, il est nécessaire d’accélérer le rythme de la transition pour disposer rapidement d’ouvrages et infrastructures durables.
En Suisse, on doit souvent attendre vingt ans pour y arriver, alors que nos pays voisins parviennent à réaliser ce type de projets en cinq à six ans.
L’heure n’est plus à la réflexion mais à l’action!